Le dimanche 20 avril 2025, Paris a vibré aux sons ensoleillés des îles de l’océan Indien. Niché au cœur du bois de Vincennes, dans le 12ᵉ arrondissement, le Chalet du Lac, lieu emblématique depuis la fin du XIXᵉ siècle, a rassemblé un public fidèle autour d’une soirée festive placée sous le signe de la musique, du partage et des retrouvailles.
Organisé par I Love Mauritius by Steven DJ, Love 974 et Amizé Kréol, l’événement a marqué une étape importante de la tournée européenne d’Alain Ramanisum. Après une première date en Belgique la veille, le chanteur mauricien a littéralement enflammé la scène avec générosité, intensité et une joie communicative. Ses titres phares, tels que Li Tourner, Souffrance L’amour ou encore Prisonnier, ont fait chavirer les cœurs et danser les corps.
Alain Ramanisum, icône du séga mauricien, enflamme la scène avec sa musique vibrante et son énergie contagieuse.
Crédit photo © Joey Nicles Modeste.
Parmi les temps forts de la soirée, la toute première prestation parisienne du groupe Les Zilwa, après celle donnée en Belgique, a marqué les esprits. Krishnen Oothendee et Jerry Mooken, les deux voix principales de cette formation au style résolument mauricien et coloré, ont électrisé la salle avec leurs tubes Bon Manzé et Gros Séga. Le public, conquis d’avance, leur a réservé un accueil des plus chaleureux. Très attachée à ses racines, la diaspora mauricienne s’était déplacée en nombre pour retrouver l’ambiance des fêtes de l’île et célébrer ce duo devenu emblématique.
Aïssya, artiste talentueuse aux racines réunionnaises, a émerveillé le public parisien avec une performance émouvante, où sa voix, à la fois puissante et douce, a su mêler l'intensité du maloya et une émotion palpable. Crédit photo © Joey Nicles Modeste.
Elle insuffle une nouvelle vie au bon vieux séga d’antan, avec une justesse et une émotion qui touchent droit au cœur. Ce patrimoine musical réunionnais, qui a bercé tant de générations, continue de rayonner à travers sa voix, porté par une chaleur authentique et un éclat toujours vivant. Sa prestation a été saluée par le public, qui a reconnu dans son interprétation un profond respect du patrimoine musical de La Réunion et une belle modernité dans l’expression. Avec une présence scénique affirmée et un sens aigu du partage, Aïssya s’impose peu à peu comme l’une des voix montantes du maloya au féminin.
Aurore, figure montante de la scène réunionnaise, a livré une performance intense et habitée. Entre séga et maloya, elle a tissé une parenthèse poétique et engagée, portée par l’émotion, la fierté et une énergie profondément créole. Elle est notamment connue pour son featuring marquant avec l’artiste mauricien Sky To Be sur le titre Malade Séga, qui a rencontré un franc succès auprès du public mauricien et réunionnais.
Le drapeau 974 (La Réunion) flottait fièrement parmi les spectateurs. Les regards étaient complices, les rythmes endiablés, les cœurs en fête. L’atmosphère, à la fois festive et intensément humaine, a fait de ce rendez-vous musical un moment suspendu, empreint de chaleur, de fierté et de passion.
Sous les lumières du Chalet du Lac, cette soirée dédiée à l’océan Indien a fait vibrer le public parisien et la diaspora mauricienne et réunionnaise, au rythme envoûtant du séga et du maloya. Une parenthèse de partage, d’émotion et de chaleur insulaire.