Immense ! La Grande île ou l’île Rouge, comme on surnomme Madagascar, une est, en soi, un continent. L’une des dernières grandes terres où la nature reste sauvage et belle. Avec ses hautes terres, ses savanes, ses pics rocheux, ses rizières, ses forêts primaires, ses fleuves, ses milliers de kilomètres de côtes vierges, Madagascar offre une multitude de sensations et d’expériences. Une destination de rêve pour les voyageurs épris de grands espaces, de nature, d’authenticité.
Coucher du soleil sur Les Jardins des Baobabs. Crédit © Joey Nicles Modeste.
De l?aventure en 4x4 sur les pistes, aux douceurs du balnéaire, le voyageur a le choix. Nosy Be, Diégo Suarez, sont les régions touristiques de la grande île les plus connues. Mais à l?Ouest, du côté du canal du Mozambique, tout en face de l?Afrique, la région du Menabe, attire de plus en plus de touristes en quête de curiosités.
C'est ici en effet que l'on peut découvrir des sites parmi les plus exceptionnels de la planète : les Tsingy de Bemahara, un ensemble montagneux fait d'aiguilles rocheuses, vestiges des temps immémoriaux où la mer recouvrait Madagascar et aussi les célèbres allées des baobabs, arbres géants et spectaculaires.
Une forêt dense - datant probablement des temps où Madagascar s'est détaché de l'Afrique entoure ces Tsingy - qui abrite nombre d'espèces endémiques, oiseaux, mammifères comme le et surtout différentes familles de lémuriens - ses sympathiques petits animaux à fourrure - symbole de la Grande île.
Crédit © Joey Nicles Modeste.
De la réserve naturelle de la forêt Kirindy aux plages de sable blanc de Morondava, la capitale de ce grand Ouest malgache, le village de Vezo de Belo sur mer offre à son tour un lieu unique avec ses familles pêcheurs et constructeurs de boutres.
Boutres servant tout à la fois aux transports et à la pêche. Étonnant ces boutres en bois sont fabriqués sans aucun plan, dessinés à l'avance et construits avec des bois sélectionnés pour leur forme directement dans la forêt. Des constructions réalisées au jour le jour au gré des possibilités financières de chaque charpentier constructeur. A Madagascar, comme dans beaucoup de domaines, le savoir-faire traditionnel se transmet de génération en génération et s'exerce depuis l'enfance.
Les charpentiers marins de Belo sur Mer produisent des goélettes suivant un modèle du XIX e siècle - Crédit © Joey Nicles Modeste.
La grande traversée Est-Ouest
La grande traversée est-ouest relie Tananarive, la capitale (aujourd'hui Antananarivo) à travers une infinie variété de paysage, de couleurs. Et tout au long de cette grande et longue route, souvent entrecoupée de nids de poule et qui se transforme souvent en piste de terre ou de sable, on est saisi par l'intensité de la vie à l'approche des villages. Ici, les taxis brousses irréguliers circulent surchargés. La seule façon de relier le marché, l'école, le lycée, le dispensaire est donc de marcher. Souvent sur des kilomètres et des kilomètres. Femmes lourdement chargées, ces charrettes à zébu, groupes d'enfants surgirent de nulle part. Il n'y a pourtant aucune maison ou case aux alentours.
Taxi -brousse typique sur la RN7 et les champs de rizières dans le décor magnifique des paysages Madagascar - Crédit © Joey Nicles Modeste.
Madagascar ressemble ainsi, à la fois à l'Afrique et l'Asie. A l'Asie d'abord avec ces rizières, à perte de vue, gorgées d'eau. Rizières qui servent de réserve à poissons que l'on tente de cerner avec de petits filets. Ressemblance avec Afrique avec la savane, les pistes sableuses, les arbres clairsemées, les cases en branchages, les rues animées et bruyantes de chaque village. Toutefois entre ces deux visions, on change de décor sur les hauts plateaux. Le climat se fait plus accueillant et ce sont de véritables vergers, plantations de carottes, de pommes de terre, de fruits que l'on croise. Puis de nouveau la sécheresse rend la nature rude, dépouillée, ne laissant apparaître que des broussailles accrochées à une terre rouge hostile. La déforestation a rendu les collines dénudées et ocres.
La route ce sont des curiosités permanente. Ainsi à l'entrée de nombreux bourgs de grands fours s'élèvent. Ils servent à cuire tuiles et briques façonnées sur place à partir de terres argileuses récoltées à quelques dizaines de mètres. La brique se négocie, nous dit-on à 1 Ariary (devise locale), soit moins d'un centième de centime d'Euro. Sans aller bien loin, chacun peut donc, s'il en a les moyens, se ravitailler en briques et tuiles pour construire sa maison. Autre curiosité au fil de notre traversée vers l'Ouest, ces chercheurs d'or, travaillant en famille, aperçus le long de bras de rivières, cassant et broyant la roche pour tenter de recueillir de précieuses paillettes. Au-delà de l'or, ces rivières sont primordiales pour les Malgaches. Outre l'apport indispensable pour les cultures, les points d'eau, compensent l'absence d'eau dans les villages et servent de lavoirs pour les femmes et de bains pour les enfants. Parmi les images et les rencontres de ce « road trip », le franchissement des rivières et des fleuves sur des barges sont les plus marquantes. Là encore par la beauté et le dépaysement de ces lieux, vous plongent dans un univers de bout du monde que les voyageurs peuvent prolonger en se laissant glisser au fil de l'eau à bord de bateaux aménagés et même pour les plus aventureux à bord de pirogues.

Bello Beach Madagascar, un des dix établissements hôteliers du groupe Kimony Lodges et Resort à Belo sur Mer - Crédit © Joey Nicles Modeste.
Deux jours de navigation le long du fleuve, avec une nuit de campement, pour rejoindre le village de Belo sur Mer. De là les amateurs de mer ajoutent un retour à Morondova par la mer. 60 km de mer cristalline le long d'une côte de sable blanc ininterrompue, parsemée de villages de pêcheurs nomades qui vont, au gré des jours et des vents, d'un point à l'autre du canal du Mozambique. L'afflux de touristes du monde entier dans cet Ouest magique du Menabe fait qu'à chaque étape, le voyageur trouve de très agréables et confortables éco-lodges. Les hôtels du Groupe Kimony Lodges et Ressort, des 3 étoiles, tous équipés d'une piscine et de la climatisation, sont ainsi présents à proximité de tous les lieux emblématiques, de l'Allée des Baobabs, aux Tsingy de Bemahara, en passant par Belo sur Mer et Morondova.
Centre Ecotouristique Menabe (CEM) - Crédit © Joey Nicles Modeste.
Particularité de ces hôtels, ils développent depuis 15 ans, un écosystème intelligent d'un tourisme responsable et durable : emploi et formation d'un personnel local, contribution au reboisement, et au repeuplement des espèces animales menacées, formation d?apprentis dans tous les métiers de l'artisanat, ateliers de fabrication pour des personnes handicapées. Plus de six cents malgaches, employés par le groupe Kimony sont d'ores et déjà, avec leur famille, assurés, de leur avenir à grâce à ce tourisme éco-responsable nouveau et prometteur.
Texte Patrice Fleurent - Crédits photos © Joey Niclès Modeste - Tous droits réservés.
Reportage réalisé en compagnie de nos confrères vidéastes de Téle Kréol (La Réunion).
* Nos remerciements à tous ceux qui ont permis l'organisation de ce reportage, citons l'association, Belles d'Âme, Billets Discount, la compagnie aérienne Corsair, le tour-opérateur, Omee Voyages, spécialiste de Madagascar et le groupe des hôtels Kimony Lodges et Ressort que préside Danil Abdulla.
Joey Nicles Modeste 🇫🇷 & 🇲🇺